Comment je me suis engueulée avec mon voisin du dessous

La journée avait pourtant bien démarré.
Mes parents étaient venus (un mois qu'ils n'avaient pas vu les petits), on venait de déjeuner tranquillement, PetitChat a été à la sieste sans souci, PetitLion lui, n'a rien voulu entendre.
Et comme d'habitude quand le voisin du dessous est là, la grille du garage est grande ouverte (et avec le vent, les grandes portes en fer claquaient allégrement).

Après le café je descends l'énorme sac de couches des Tiboudoux (en prévision du ramassage des poubelles du lendemain), laissant PetitLion sur les genoux de mon père.
Déjà une odeur de fumée m'a interpellé en sortant de l'appartement. Très étrange.

J'ouvre la porte de communication "hall d'entrée / garage" et là je suis tellement stupéfaite par ce que je vois que je m'arrête net.
Mon voisin du dessous (communément appelé "Ducon" entre O' et moi et "voisin chichonneux" pour ceux qui me suivent sur FB et twitter) est en train de faire un barbecue au charbon de bois, avec l'alcool pour faire le feu qui va bien, là, à 1mètre de moi, DANS le garage (d'où l'odeur puisque la fumée rentre partout).
Sécurité zéro !
Dès qu'il m'a vu, téléphone à l'oreille, clope au bec, en train de retourner ses saucisses sur le grill, il tend la main ouverte vers moi et me dit "vous, c'est pas le moment, je suis pas d'humeur" (sur le coup j'ai même été étonnée qu'il me vouvoye !)
A ses mots (et à son geste irrespectueux), j'ai réagi illico "déjà vous me parlez pas comme ça".
Il me répète "J'vous dit que c'est pas le moment, me gonflez pas" (avec le bon accent de banlieue, le roulement d'épaules du gros dur).
Dans le garage (pour info, le garage est une surface en copropriété où il y a deux box : un attaché à son logement, l'autre faisant lot avec à mon appartement et le reste est commun mais ne doit pas être squatté puisque c'est le passage d'accès aux box), sa voiture (un break FIAT), son clebs en liberté, et un pote qui s'attelait à nettoyer les plaquettes de freins. Sur l'établi près de la porte, un calendos Président et un plateau de saucisses/merguez.


Sur ça, je laisse couler, sa nana était venue me voir deux semaines avant pour me prévenir qu'ils allaient faire des réparations (même si je m'attendais pas à ce qu'ils fassent ça en plein milieu du garage, sachant que dans leur box ils ont une fosse pour faire tout ce qu'il faut sur une voiture).

J'ai enchaîné sur "c'est quoi tout ça ?"
Enervé (il referme son portable), il me dit "je fais ce que je veux".
La chose à pas dire. A pas ME dire.
Je rétorque "non vous faites pas ce que vous voulez ici, c'est une copro. On fait pas ce qu'on veut ici"
Il va vers son pote en roulant des épaules et une démarche de con et se retourne en m'interpellant "vous êtes qui vous ? hein ?"
Mon sang n'a fait qu'un tour. Il sait très bien qui je suis, vu qu'on est que 4 dans la copro : la faux-cul de sous les toits, son nouveau pote (investi responsable du syndic à l'achat du son F1), nous et eux.
Il sait très bien qui je suis car je l'ai déjà enguelé deux fois : une fois parce qu'il parlait sous nos fenêtres avec des potes tellement fort qu'on les entendait double vitraage fermé ! Et qu'à 3h du mat, bah le bruit ça porte ! Une autre fois parce qu'il était en train de partir sans fermer les grilles (c'est tellement fatiguant de sortir les mains des poches).
Et donc j'ai littéralement pété un câble à ses mots et j'ai explosé : "je suis propriétaire ici, CONNARD"
C'est sorti tout seul, comme j'aurai pu dire "bonjour Madame". Il m'a cherché, il m'a trouvé.
"Connard, comment ça connard, vous m'insultez pas !" (là il s'est approché de moi, tellement près que j'ai cru qu'il allait m'en mettre une).

A ce moment là, j'entends ma mère dans les escaliers près de la porte du garage qui me dit que le chat s'est carapaté de l'appart. De suite j'ai tourné la tête vers le Bull terrier du voisin chichonneux qui aime croquer du chat. Mais le chat, en m'entendant hurler contre Ducon, n'a pas demandé son reste et est remonté illico avec ma mère.
Le fait d'entendre ma mère a un peu calmer le voisin (qui a tilté sur le fait que j'étais pas seule).
Mais moi je suis remontée et y a tout qui sort : "y'en a marre de vos conneries, de votre chichon"
(J'étais tellement énervée sur j'en ai déchiré le sac de couches)
"Quel chichon, quel chichon, vous racontez n'importe quoi" m'a-t-il répondu (c'est c'la oui)
"Quand on se fait perquisitionner par les flics un lundi matin à 6h, on la ferme", j'ai rétorqué.
"J'en ai rien à foutre des keufs" (ouais, en même temps, t'en a tellement rien à foutre que t'as laissé ta nana et ton môme tout gérer, que t'as jeté ta beu à la poubelle la veille de la perqui !)
Il a enchaîné sur "est-ce que je me plaind quand vous faites du bruit quand vous marchez ou quand vos gosses crient alors que ça me dérange ?".
Oh purée, là, j'ai vu rouge. Non, ECARLATE. Il s'attaque à mes bébés, là ça passe pas.
"Non mais je vais pas baillonner mes enfants pour pas qu'ils vous dérangent !"
J'allais lui rétorquer qu'il est très mal placé pour me faire des leçons de bruit puisqu'il laisse hurler son chien à la mort à force de le laisser seul, ou quand il fout son chien dehors et referme la porte pour être tranquille et que le chien, il aboie plus d'une heure pour rentrer ou qu'il écoute la télé à fond à 3h du mat (au point que O' a même dû descendre et frapper 15min à la porte avant qu'il ouvre tellement il était stone) ou que j'entends même sa voix de con quand il parle au téléphone, ou qu'il parle à son gamin de 19mois (sur le même ton qu'il parle à son chien).
Et là il a osé me dire que lui il se plaind pas parce qu'il comprend car il a aussi un enfant.

J'en ai eu marre de perdre mon temps avec ce con et je lui ai claqué la porte du garage au nez.
Je suis remontée chez moi, tremblante, rouge de colère.
J'ai illico appelé O' pour le tenir au jus.

Quand O' est revenu du boulot, ça puait toujours la fumée et l'autre squattait toujours le garage.
Il est directement allé le voir.
Apparemment le ton n'était pas le même qu'avec moi !C'est bizarre quand même... (sarcasme !)
Mais il paraitrit que JE l'ai agressé (oh bah oui, moi avec mon mètre 63 et mes 55kg, je me vois bien taper dans le lard d'un mec qui fait une demie tête de plus que moi mais 2,5 fois mon poids)
Il a dit aussi à O' que j'étais bizarre (lol), que ke l'avais insulté (ça OK) et que mon insulte l'avait "piqué" et surtout, que je l'avais accusé d'avoir cultivé du cannabis.
O' n'étant pas né de la dernière pluie lui a carrément dit d'arrêter de nous prendre pour des cons.
Il a alors admis "avoir fumé quelques oinj" mais quand O' a dit que même l'agence immobilière a senti l'odeur et a vu les plants en faisant visiter le jardin et qu'elle nous avait conseillé de porter plainte contre eux.
Là il a juste admis avoir fait "2-3 petits plants" mais qu'il l'avait dit à la police après la perquisition. (on n'a pas la même notion de taille alors, parce que quand le plant fait 2mètres de haut...) 

O' lui a demandé ce que c'était cette histoire de "bruit qui le dérange" et là, le voisin s'est pas trop étalé car O' l'a recadré direct. Tout comme il l'a recadré sur la copropriété, que NON il ne fait pas ce qu'il veut ici, OUI il doit demander la permission de monopoliser le garage toute une journée.
Et surtout O' lui a dit "je suis pas comme certain ici, quand j'ai un truc à vous dire, je vous le dis en face".

Bref, les choses ont été dites. Le voisin du dessous respecte O', c'est déjà ça.
Mais à mon avis, la voisine ne risque pas de me réitérer l'invitation de venir avec les petits pour qu'ils jouent avec son petit garçon sur la terrasse en juillet.
Mince, quel dommaaaaaaaaaaaaage !

Comments

[Mademoizelle E']

Je reprendrai la citation de mon mari :" La connerie c'est comme le mur du son...infranchissable" mais entre nous c'est fort exaspérant... Moi aussi je sens que je vais lâcher un "connasse" dans pas longtemps...