Je ne suis pas une wonder woman

A la vue du "planning" de la semaine dernière, je savais que c'était une journée chargée :
- visite de la sage-femme lundi
- visite de l'appart + visite d'amis mardi
- écho sur Paris mercredi
- aller-retour au labo d'analyses + visite de mes parents jeudi

Mardi midi j'ai été faire les courses toute seule (comme une grande), idem jeudi matin (à l'ouverture, comme les vieux en plus).
Et mes parents n'étaient pas là depuis 30min quand j'ai commencé à "défaillir" (je vous évite les détails gores).
Ca avait pourtant bien commencé... ma mère m'a donné un livre sur les jumeaux (acheté à l'époque de la grosse gémellaire de ma soeur) et une robe de grossesse qu'elle portait quand elle m'attendait (j'ai failli en pleurer...)
J'ai mis ma nièce de 3ans et demi sur mes genoux (qui a caressé mon ventre en me disant "y a un bébé dedans tatie !") et là ce fut le drame.
Pleurs, panique, ... mes parents ont fait à manger pendant que j'étais allongée sur le lit à prier tous les saints (j'avais déjà fait pas mal de préparation mais il restait à cuire le pain de thon au four)
Ma nièce se demandant "pourquoi elle pleure tatie ?" avant d'aller jouer avec le chat (c'est d'ailleurs ce qu'elle a retenu de sa journée, heureusement !)
O' est revenu en catastrophe du boulot (faut dire qu'avec le sms que je lui avait laissé, il n'avait plus du tout la tête au travail) et on a été chez mon gygy en urgence, conduit par mon père (qui a découvert les joies d'une salle d'attente gynécologique francilienne blindée)

Même s'il n'a rien vu à l'écho, il nous a fait un mot pour aller aux urgences mater de l'hôpital où nous sommes inscrits depuis à peine une semaine.
Mes parents partis (en gros je les aurais à peine vu... j'ai pas mal culpabilisé d'ailleurs ! ils ont fait 400 bornes dans la journée pour me voir dans un état déplorable), O' m'a emmené aux urgences.
Après 1h d'attente (finalement arriver à 17h, c'est un bon créneau horaire vu le monde qui est arrivé par la suite) et après avoir vu une jeune roumaine (ne parlant pas un mot de français et sans papier) hurlant sur le brancard en se tenant le ventre (j'avoue j'ai détourné les yeux... il y avait du sang sur son t-shirt bleu et je voulais pas voir une fausse couche en direct), ce fut notre tour.
Pipi dans un bocal puis écho, spéculum, ...
Faut pas être pudique dans ce cas, ça c'est sûr !
Le médecin de garde des urgences a vérifié le placentas (OK), il m'a fait un test de perte de liquide amniotique (négatif) puis a pris la décision de m'hospitaliser car perdre du sang à mon stade (bébés non viables) n'est pas anodin.

Je me suis donc écroulée, même si je savais que c'était la décision la plus raisonnable.
Mais ça a été très vite dans ma tête : j'abandonnais chachat, mes parents - et surtout ma mère - qui s'inquiètent pour moi (d'ailleurs rien que d'y repenser, je pleure), j'allais être toute seule dans un hôpital inconnu...
Je suis sortie de la salle en larmes, scrutée par tous les patiens en attente.

J'ai refait un pipi dans un bocal et j'ai été prise en chage par 2 infirmières.
On m'a installé une perf (avec une première tentative sur la main qui s'est avérée infructueuse) et pris du sang le temps que le brancardier arrive.


On m'a amené à l'étage obstétrique et mis dans une chambre avec 2 lits (mais j'étais seule ! ouf !) et l'auxiliaire m'a apporté un plateau repas (c'est qu'il était déjà 20h), destiné à une autre patiente d'après le feuillet sur le plateau.
Repas sans graisse, sans sel : que du bonheur ! (bah oui il ne m'était pas destiné...)

O' est resté avec moi jusque 21h, le temps de faire une liste de ce qu'il me fallait.
Il a eu l'autorisation de revenir pour m'apporter des habits pour dormir, du linge de toilette, ma brose à dents et de quoi m'occuper la journée (livres et revues de sports cérébraux) et n'est reparti que vers 22h30.

Le lendemain matin après une nuit en pointillés (ma chambre donnait sur un toit de tuyaux d'aération... je pense que  dormi à côté d'un aéroport fait le même effet), une SF est venue faire sa visite.


Tension, température, ... elle m'a aussi examiné ma perf.
Je me disais bien que j'avais mal... tu m'étonnes !
Mon avant-bras avait doublé de volume, la perf' avait bougé et plus rien ne circulait dans mon sang.
On me l'a donc ôté. Par contre la marque, je pense en avoir pour un certain temps encore !


J'avoue, j'en voyais pas le bout de cette hospitalisation.
Chaque matin un médecin de garde différent qui me dit une chose différente...
Des analyses de sang et d'urines à ne plus savoir qu'en faire, des doppplers tous les matins (d'ailleurs J1 à droite a décidé un matin de jouer à cache-cache avec la sonde : la SF a mis 10min pour trouver son petit coeur... et j'ai cru que le mien allait défaillir !), des médicaments rangés dans une petite boîte, des examens gynéco samedi et dimanche et une écho le dimanche.
Et l'attente des résultats (parce que week-end oblige...), insupportable !

Samedi, O' m'a rapporté mon Archos et j'ai fait écouter de la musique aux bébés.

C'est à ce moment là que je les ai vraiment senti. Avec des petits coups (de pieds ? de tête ?) de chaque côté.

J'ai aussi eu droit à une jolie paire de bas de contension parce que jeudi j'ai fait des oedèmes (rien que ça...)

A part ça, les sages-femmes ont été géniales : gentilles, prévenantes...
Et contre toute attente, la bouffe était mangeable !
Mais ça fera l'objet d'un autre article :)

Comments

[ArnaudR]

A t agiter comme ça tu vas gagner le droit d un alitement dans le meilleur des cas... Aller faire des courses tsss
Tu n as plus le choix niny, faut que tu calmes tout (pour pas dire stop)..
On pense a vous tous
Bises et bon courage

[lemaf]

Je suis ravi d'avoir des couilles et non un utérus!
Bon courage à vous!

[Mademoiselle E']

:/
Et avec tout ça il s'est passé quoi? Tu as trop gigoté? Rien de grave kamême???
Bon bah maintenant tu vas rester bien tranquillement sur ton dodo et ton canapé avec tes zoulis bas de contension (so sexy!!!)
Et n'hésite pas à me téléphoner si tu as besoin de blablater ou de quoi que ce soit hein!!!!