Le cas de PetitChat

Mon coeur de maman est blessé.
En tant que maman j'ai mal et j'ai peur.

J'ai deux petits garçons formidables.
Mais mon PetitChat m'inquiète.

Si je me diffuse le film de sa vie, ma première inquiètude pour lui en tant que nouveau-né date du lendemain de sa naissance.
Je revois encore l'auxiliaire de puériculture entrer dans la chambre ce vendredi 28 octobre 2011 à 23h.
Je comatais après ma première journée à m'occuper de mes jumeaux tout juste nés et que j'avais mis en pouponnière pour me reposer et reprendre des forces pour les retrouver dès 6h.
Cette femme s'est approchée de moi pour me dire de ne pas m'inquiéter (trop tard), que tout allait bien maintenant et que mon PetitChat était en unité kangourou car il est devenu "tout bleu".
Les larmes se sont mises à couler d'angoisse. J'ai failli les perdre tant de fois durant la grossesse que la pression d'une mauvaise nouvelle était insupportable.
Elle a mis sa main sur mon épaule pour me rassurer et ne savait plus comment faire pour me calmer.
Elle est partie et j'ai envoyé une dizaine de textos au papa rentré dormir à la maison pour lui annoncer ce qu'il se passait.
Je me revois encore sur l'oreiller de l'hôpital, à demi couchée, les larmes coulant sur mes joues sans que je puisse les arrêter.

La puéricultrice est revenue dans la chambre très vite. Elle m'a dit de venir le voir.
Elle a été chercher une chaise roulante puisque je ne pouvais pas encore marcher si tôt après ma césarienne et m'a mené près de lui.
Je suis rentrée dans cette unité kangourou où il y avait 5 petits couffins de plastiques sous des espèces de brasero et j'ai vu des corps minuscules branchés à des scopes.
PetitChat était le premier couffin en rentrant. Il avait beau mesurer 49cm (poru un jumeau c'est grand), il me paraissait tout petit.
La responsable du service m'a expliqué ce qu'il s'était passé et ce qui allait se passer.
48h de surveillance pour vérifer qu'il ne refasse pas d'apnée du sommeil. Et surveiller ses régurgitations.

Au final, je suis sortie de la maternité au bout de 6 jours, avec mes deux bébés.
Mais toujours avec l'inquiètude que ça se reproduise à la maison, sans assistance médicale sur place.

PetitChat n'a plus fait d'apnée mais vomissait beaucoup.
Des RGO en jargon médical. Après chaque repas, je lui donnais une pipette de gel pour tapisser son oesophage et le soulager.
Puis on s'est alarmé pour des plaques qu'il avait sous chaque pli malgré l'extrême précaution qu'on prenait pour le sécher à chaque bain.
Dermatite atopique selon le pédiatre.
La pharmacie concoctait chaque mois la crème savemment dosée pour faire disparaitre ces satanées plaques disgracieuses.



Aller à la piscine avec lui s'est avérée impossible, le chlore était fortement déconseillé pour les enfants souffrant de dermatite atopique.

PetitChat était un bébé génial. Il dormait beaucoup, il mangeait bien.
Rien à voir avec son jumeau, PetitLion, qui souffrait de colliques (et ce jusqu'à 7 mois passés) et qui hurlait chaque nuit.
Je culpabilisais beaucoup de m'occuper plus de PetitLion que de PetitChat à ces moments-là.



On a ensuite été chez l'ostéo pour régler son problème de crane déformé.
Durant les dernières semaines de grossesse, la place dans mon ventre manquant, les deux crânes des bébés se sont mutuellement compressés, mais c'est PetitChat qui a mis le plus de temps pour retrouver son aspect normal.
Il ne bougeait pas sur la table, se laissait manipuler par l'ostéo pour remodeler son crâne et replacer ses hanches.

Les mois se sont écoulés et PetitChat a commencé à faire ses premières otites.
N'en ayant jamais eu, je ne pouvais qu'imaginer sa douleur en le voyant fortter son oreille et chigner.

On a été plusieurs fois chez l'ORL, dont une fois pour rien car il a hurlé durant toute la durée du test auditif (la faute à la lampe frontale du docteur) qui nous a prescrit de l'aerius, des comprimés de soufre et nous a recommandé d'attendre que l'été passe pour refaire des tests.
Les otites ont disparu l'été et sont revenus plus virulentes encore.

Tympans séreux. C'est à chaque consultation médicale le même constat.
Fin décembre on a fait une prise de sang pour en avoir le coeur net.
PetitChat est allergique. Pas aux cacahuètes, ni aux tomates, rien de ce qui est contenu dans la nourriture.
Il est allergique au pollen et poils d'animaux.

Pour nous qui habitons à la campagne et qui avons un chat.
C'est pas de chance quand même...

Mais depuis plusieurs mois PetitChat nous mène la vie dure.
Caprices, colères, coups, hurlements, refus de parler (à part maman, encore et gateau).
Ma détresse est telle que rien que de l'écrire c'est une déchirure.

J'ai terriblement peur qu'il ait autre chose.
Quelque chose qui l'empêche de s'adresser à nous autrement que pas des sons ou des gestes.
Oh, il comprend très bien ce qu'on dit, sait qui est papa, maman, son frère, le chat, la voiture de papa, ...
Il a même fait plusieurs fois caca dans le pot en allant le chercher lui-même et en me faisant comprendre que c'était maintenant ou trop tard pour être dans le pot.
Mais ses réactions de colère, disproportionnées par rapport à celui des autres enfants que j'ai pu voir, m'interpellent. Nous interpellent.
On ne sait plus comment agir. Ca s'était amélioré un temps, il ne tapait plus son frère, ne se roulait plus par terre à la moindre contrariété.
Mais mercredi il a recommencé.
Me griffer, secouer son frère, jeter les jouets par terre, loin, refuser d'être sur la table à langer pour se faire changer la couche, taper des pieds pour que je ne m'approche pas de la table à langer, ses hurlements le soir pour ne pas dormir...

Pour me rassurer, des fois je me dis que c'est la douleur des oreilles qui le rend comme ça.
Je n'ose tellement pas imaginer une autre explication.

Je l'aime mon Petit Chat.
Tellement fort que son attitude me démoli de l'intérieur et qu'à chaque fois qu'il me repousse de colère c'est mon coeur qui saigne.
Qu'à chaque fois que je le mets au coin quand il fait mal ou qu'il jete ses jouets, je me dis que j'ai loupé quelque chose.