Le plus long (et beau) jour de ma vie
Après moults rebondissements :
- consultation de lundi où on me dit que mon col est à 3 cm et où, vu mon état psychologique (peur des gros bébés, pensées morbides de ce fait...) la sage femme fait qyuelques manipulations (douloureuses) pour m'aider à avoir des contractions et faciliter le futur travail
- consultation de mardi (non prévue) où une sage femme m'a appelé à 14h suite à la consultation de la veille (l'autre sage femme lui ayant parlé de moi et communiqué mon dossier) pour me dire de venir à une nouvelle consultation afin de parler déclenchement. J'ai ainsi été ausculté un nombre incalculable de fois pour m'entendre dire que mon col n'avait bizarrement pas évolué malgré les manipulations effectuées la veille. On m'a fait une écho où on a pu voir que J2 était tête en bas (yes !) puis monito où aucune contraction n'ont été détecté (mais pourquoi tant de haine ?) et enfin examens effectués par le chef du service (carrément) qui n'est pas tip top favorable au déclenchement mais vu mon dossier, il nous dit d'appeler demain la salle de travail pour voir les disponibilités
- appel à la salle de travail dès 10h pour s'entendre dire "venez dès que vous pouvez, on a de la place"
O' est donc revenu du boulot dans l'heure et à 11h30, on était pris en charge par une sf.
Là première erreur de ma part, j'avais rien bu, rien mangé depuis 8h du mat (3 biscottes, 1 bol de chicorée et 1 verre de lait... merci le régime "diabète gestationnel").
La sf m'a fait une perf pour commencer le protocole du déclenchement.
Les contractions ont doucement commencé (il en faut 3 à 5 par 10 minutes pour que le travail soit déclaré enclenché) et on m'a installé la péridurale à 14h30. L'anesthésiste (pas celui qu'on avait rencontré, helàs) m'a engueulé car je lui faisais perdre son temps à pas réussir à faire le dos rond. Je me suis mise à pleurer comme une gamine... heureusement la sf m'a guidé et tout à bien été.
Mon col s'ouvrait d'un cm par heure (4cm à 16h, 5 à 17h...) ça allait très bien, monito ok... On m'a néanmoins ajouté à ma perf un produit pour ramollir (?) le col car j'avais encore une épaisseur.
Pis arrivée à 9cm (vers 21h30) ça n'a plus bougé. Je crevais de soif en plus...
À 0h40 le médecin accoucheur est venu pour m'ausculter et il a constaté que mon col n'était pas encore effacé entièrement. Néanmoins, J1 appuyait mais se positionnait par le front et non le haut du crâne.
S'en est suivi des demies heures de contorsions où on m'a fait me mettre dans différentes positions pour aider J1 à sa sortie : position asymétrique, à 4 pattes sur un ballon le ventre dans le vide, ...
À 1h30 je pleurais de douleur car la péri faisait de moins en moins effet et j'avais une énorme pression au niveau du coccis.
Le médecin m'a encore ausculté et s'est rendu compte que J1 se positionnait de plus en plus mal mais était presque engagé dans le bassin.
On a tenté quelques poussées pour le remettre dans l'axe mais rien n'y a fait.
Le médecin a alors dit qu'on arrêtait les frais et qu'on allait me faire une césarienne car J1 n'allait pu bien.
Il s'est éclipsé le temps d'enfiler une tenue stérile et tout a été très vite.
Trop vite...
J'ai juste eu le temps de demander si le papa pouvait venir me soutenir durant la césarienne, il m'a été répondu que non.
On m'a transféré du lit à un charriot et j'ai vu défiler le plafond et Olivier s'éloigner de mon champ de vision.
L'angoisse m'a saisie, la peur et l'inquiètude aussi.
***Âmes sensibles, s'abstenir de lire la suite***
C'est au bloc opératoire que j'ai retrouvé ma copine l'anesthésiste (vive les gardes de 24h...)
L'interne a mis la musique de son téléphone et j'ai failli lui dire "pitié, arrêtez cette musique de merde"
On m'a remis de la péridurale et un autre ansthésiant (on m'a demandé ma taille pour le doser)
Néanmoins, j'ai senti tous les appuis faits sur mon ventre malgré l'anesthésie.
Terrorisée (c'est bien le mot !), j'ai demandé, si c'était normal (je pensais que je ne sentirai rien du tout) et elle m'a à nouveau disputé car je m'inquiétais pour rien (désolée c'est ma 1ère césarienne, alors oui je débarque...)
J'ai bien senti que les doc ont galéré pour dégager J1 (ils ont même dit que son poids ne facilitait pas la chose) Ils ont vraiment eu du mal à le sortir de là où il était coincé.
Plus je sentais les mouvements de mon ventre, plus j'angoissais pour la vie de mon bébé.
Je pleurais à chaudes larmes (oui je suis une chochotte) quand j'ai entendu son cri...
On m'a présenté Jérémy pour un bisou rapide sur son visage encore blanc du liquide amniotique.
Puis j'ai entendu J2 crier à son tour.
On m'a présenté Joffrey, tout aussi blanchâtre mais tellement beau lui aussi.
Quelques instants plus tard on m'a laissé voir mes deux bébés en même temps puis on les a emmené rejoindre leur papa qui les attendait à côté.
On m'a recousu et quand on a oté le champ opératoire, j'ai eu un choc.
Je n'avais plus de ventre, la peau distendue par la grossesse disparaissait sous ma cage thoracique, faisant comme un grand creux.
J'ai ensuite été transférée sur un nouveau charriot avant de me placer en salle de réveil (plutôt glauque comme salle d'ailleurs, surtout que j'ai pas dormi) et quelques minutes plus tard, j'ai vu O' débarquant avec Joffrey dans ses bras.
Il a fallu attendre des longues minutes avant de voir Jérémy qui a fait son premier pipi et popo avant d'être habillé.
C'est ainsi que nous fûmes enfin tous réunis vers 3h du matin.
A 5h du matin, on m'amenait dans la chambre 313 de l'étage maternité, avec mes bébés dans un berceau chacun, à portée de main.
Pour la petite histoire, j'ai pu ENFIN boire (2 gorgées d'eau), 2h après la césarienne, soit à 4h30...
Faites le calcul de mon assoiffement (depuis la veille 8h)...
Ça c'est l'épisode naissance...
Il me reste à raconter le séjour en maternité !